kimusubi0
08-10-2015, 01:49 AM
Le "mouvement de l'aïkido", ou mieux l'aïkido, doit être capable d'expliciter l'intuition et la spontanéité. Il est important de valider en nous et dans notre pratique, cette espèce "d'intelligence du langage" naissante ou en épanouissement. Quand on arrive à étudier l'aïkido accordée à la vie et à cette "intelligence du langage", il est pertinent d'éviter un genre d'essentialisme naïf, qui nous amène à croire que dans la linguistique (ou l'aïkido) la règle est placé avant la langue.
En essayant de régenter, enseigner ou organiser l'aïkido, sans en comprendre quelques règles intrinsèques, en voulant atteindre des changements spécifiques, des changement mesurables, sans autres considérations, il n'est pas toujours facile de comprendre rapidement l'énorme différence qui existe entre discipline et endoctrinement.
Dû à une certaine séparation entre ce que nous faisons et ce que nous sommes profondément, nous subissons parfois des échecs retentissant, ou nous sommes malheureux sans en comprendre réellement les raisons profondes. Nous sommes fascinés par l'apparence des choses, sans en comprendre le fond.
Nous sommes souvent asphyxié par une anxiété sans origine apparente, mais qui peut naître d'un "devenir suspendu" qui n'arrive pas à trouver un moyen acceptable dans le monde pour se réaliser. Et quand sont installés, sans commune mesure, "les exigences" de cette société narcissique, cette tension déjà désagréable, peut arriver à occuper notre espace vital.
Compris et intégré, l'aspect régulateur de notre vie intérieure ne devrait pas être omis dans l'acte d'apprendre quelque chose, mais il est vrai qu'il n'est pas toujours facile de s'adapter à cette réalité.
Pris par le joug "du vouloir", nous devenons ignorants et émotionnellement réactifs. Absorbés par certaines facettes des phénomènes, une dimension intérieure nous échappe. À titre d'exemple: nous n'arrivons pas a intégrer naturellement et convenablement dans notre présent: calme et activité, distance juste, proportion, effet d'échelle, jeux de l'espace/temps, harmonie, etc.
Dominés par la réactivité, sans arriver à distinguer l'essentiel du superflu, nous pouvons arriver à une certaine irrationalité et développer des mécanismes (consciemment ou non) que nous contrôlons de moins en moins, sans en comprendre la réelle dimension et les problèmes soulevés, dans un bref délai.
Concevoir, théoriser et/ou développer un corps artificiellement séparé de la conscience (ou de ce qui en reste, égal à l'automate), équivaut à adopter l'hétéronomie (qui reçoit ses lois de l'extérieur, au lieu de les trouver en soi-même), au lieu d'une saine autonomie et résilience qui va fondamentalement rechercher ses ressources en soi.
La compréhension d'un monde polaire, où le mouvement et l'immobilité sont des caractéristiques acceptées, permet de prendre en compte la règle importante de l'homéostasie appliquée à différents niveaux de l'organisation de la vie du corps lié à son milieu qui dit que: "Tout système laissé à lui-même, en l'absence d'une quelconque perturbation, revient spontanément (après un certain temps) à son point d'équilibre, à travers de nombreux processus de régulation". Cette description confirme à quel point nous sommes interdépendant, avec tout ce qui nous entoure, comme de notre indispensable et prudente contribution, pour conserver un équilibre sain à plusieurs niveaux.
La perspective de s'ajuster à une vie épanouie et intéressante, invite la présence, validant un "état de conscience" (sans penser) lié à l'écoute détachée et intelligente de nous même avec ce qui nous entoure, et permet indirectement une pondération différente et inhabituelle de nos actions, participant ainsi à une harmonie qui ne se limite pas à des intérêts personnels.
Respecter le "shin" (l'esprit) de l'aïkido (non séparer artificiellement le monde extérieur du monde intérieur) ne correspond pas vraiment à une comptabilité ou à quelque chose que l'on collectionne.
Comme le voulait son fondateur, pratiquer l'aïkido s'apparente à une manière d'être et indirectement de savoir.